Revendications, interpellations : ce qu’il faut retenir de la mobilisation du 1er-Mai

A l’échelle du pays, la CGT a assuré que « plus de 200 000 » manifestants s’étaient rassemblés en France alors que le ministère de l’Intérieur en a comptabilisé 121 000.

Les dirigeants des syndicats français défilent derrière une banderole à Paris, le 1er mai 2024.

Les dirigeants des syndicats français défilent derrière une banderole à Paris, le 1er mai 2024.  ALAIN JOCARD/AFP

Le 1er-Mai 2024 a repris ses accents traditionnels. A Paris, la manifestation s’est élancée aux alentours de 14h30 de la place de la République vers Bastille, puis Nation, où la tête de cortège est arrivée peu avant 18 heures. Contrairement à l’an dernier où les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, il n’y a pas de mot d’ordre national interprofessionnel.

A lire aussi

La CGT a annoncé que 50 000 manifestants étaient présents dans le cortège parisien, alors que la préfecture a décompté 18 000 participants.

Publicité

A l’échelle du pays, la CGT a assuré que « plus de 200 000 » manifestants s’étaient rassemblés en France. C’est moins que l’an dernier, quand la mobilisation contre la réforme des retraites avait été bien au-delà d’un 1er-Mai classique (2,3 millions, selon la CGT), mais dans les mêmes niveaux qu’en 2022, quand le syndicat avait comptabilisé 210 000 manifestants. A 18 heures, le ministère de l’Intérieur a annoncé avoir comptabilisé 121 000 personnes dans les rues françaises.

Les premières tensions ont éclaté au lancement du cortège parisien. Selon la préfecture de police de Paris, « des éléments radicaux » ont tenté de « dégrader un commerce ». Au moins deux vitrines de commerces et un abribus ont été dégradés et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. Le journaliste Timothée Forget a indiqué sur X que « de nombreux blessés ont la tête en sang. »

45 interpellations

Le calme est ensuite revenu et la manifestation a continué sa progression vers Nation, avant d’être de nouveau stoppée au niveau de Bastille. La « priorité » est « donnée à la progression du cortège syndical », a de son côté indiqué la préfecture de police de Paris. « Les éléments radicaux sont donc poussés vers l’avant pour faciliter l’avancée », a-t-elle ajouté.

La situation s’est à nouveau tendue dans le cortège parisien. Les forces de l’ordre interviennent pour circonscrire notamment un départ de feu dans une camionnette.

Publicité

Peu avant 18 heures, 12 policiers et gendarmes avaient été blessés, transportés à l’hôpital en « urgence relative », selon la Préfecture. Il y a eu de même source 45 interpellations.

La Préfecture de Police avait déjà annoncé, plus tôt dans la journée, que 25 personnes avaient été arrêtées à Paris ; 917 personnes ont été contrôlées en tout. Les précédents chiffres faisaient, eux, état de 15 arrestations et 478 contrôles.

« L’intersyndicale toujours rassemblée »

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l’Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), avaient lancé un appel commun « contre l’austérité », pour l’emploi et les salaires ou encore la paix.

Présente dans le cortège parisien, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a dénoncé auprès de la presse « la casse sociale » menée par le gouvernement et qui transparaît notamment à travers la réforme de l’assurance-chômage. « Les comptes de l’assurance-chômage sont au vert, on a déjà encaissé cinq réformes en sept ans de mandat d’Emmanuel Macron », a rappelé la leader syndicale.

Publicité

A lire aussi

« Il faut qu’il arrête de prendre l’argent de nos cotisations comme son tiroir-caisse », a-t-elle lancé. Au sujet de l’union des syndicats, Sophie Binet a assuré que « l’intersyndicale est toujours rassemblée notamment dans notre refus des projets de casse sociale du gouvernement à commencer par la réforme de l’assurance-chômage qui est dénoncée par l’ensemble des organisations syndicales ».

A l’approche des élections européennes du 9 juin, la CFDT a de son côté appelé à « rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses ». FO se mobilisera « sur ses propres positions et revendications ».

« Nous vous méprisons »

Aux côtés des principaux cadres de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon est revenu sur les différentes polémiques qui ont touché son parti ces dernières semaines. Le chef des insoumis a appelé à de multiples reprises à « ce que l’on appelle en langue française un soulèvement de conscience, intérieur, moral et permanent », en référence aux propos tenus par Rima Hassan la semaine dernière concernant Sciences-Po. La candidate en septième position sur la liste LFI avait appelé sur X les étudiants au « soulèvement ».

A lire aussi

« Vous pourrez trafiquer mes déclarations ou celles de Rima Hassan autant que vous voulez, traduire celles de Mathilde Panot en japonais », a-t-il poursuivi après que la candidate franco-palestinienne a été renvoyée à la traduction en arabe de ses propos lundi sur France 2, « nous connaissons le sens de nos mots en langue française ».

Publicité

Une colère qu’il a également manifestée en commentant la convocation de Rima Hassan et de Mathilde Panot devant la police judiciaire mardi matin pour « apologie du terrorisme » ; une police devant laquelle son groupe n’a pas « envie de se présenter avec le sourire », car « nous vous méprisons ! » s’est-il exclamé. « Il est temps de passer à l’action qui brise l’adversaire », a-t-il finalement conclu.

Des heurts à Nantes et Lyon

Des premiers heurts ont déjà été rapportés dans deux grandes villes françaises. A Nantes, vers midi, des manifestants se revendiquant du mouvement « antifa », habillés de noir et casqués, ont commencé à attaquer des vitrines, notamment une banque, un supermarché Carrefour ou encore un magasin de vêtements, selon la même source. Les forces de l’ordre ont répliqué en usant des gaz lacrymogènes d’après la même source.

22 personnes ont été interpellées à Lyon pour des actes de violences envers les forces de l’ordre et des jets de projectiles.

Vous vous essoufflez à courir après l'info ?

Essayez alerte info : à chaque évènement majeur, une alerte par e-mail.

Un individu, qui a arraché le drapeau tricolore de l’office de tourisme, a également été arrêté. Lors de la manifestation, deux policiers ont été blessés, a indiqué la préfète du Rhône, Fabienne Buccio.

Sur le sujet Social

Sujets associés à l'article

Annuler